Voici un exemple de piste cyclable pas du tout attractive. Je passe par là très régulièrement, la plupart des cyclistes ne l'utilise d'ailleurs pas (elle n'est heureusement pas obligatoire).
Voici mon analyse de ce manque d'attractivité:
- Tout d'abord, cette piste cyclable fait 230 mètres de long. C'est très peu, et cela ne représente que 15% du tronçon entre Noës et Chalais (dont la moitié est limitée à 80 km/h, moitié qui ne bénéficie pas d'une quelconque infrastructure protégeant les cyclistes).
- Pour ces malheureux 230 mètres, le cycliste devra faire pas mal de compromis :
1. Perdre 3x la priorité, quel que soit la direction (en restant sur la route, on conserve cette priorité).
2. En roulant en direction de Chalais, il devra pratiquement s'arrêter pour emprunter la piste cyclable, et perdre ainsi tout son élan.
3. En roulant en direction de Chalais, la piste cyclable s'arrête au milieu d'un carrefour / trottoir qui manque totalement de clarté, et le cycliste devra se réinsérer dans le trafic juste avant un rétrécissement dû à un ilot. Durant cette manœuvre périlleuse, il devra se retourner pour voir si une voiture arrive derrière lui.
4. En roulant en direction de Noës, le cycliste devra effectuer un tourné à gauche sur une route limitée à 50 km/h, mais avec des vitesse réelles bien plus élevées, puisqu'on se situe en sortie d'un tronçon limité à 80 km/h.
5. Et le cycliste devra cohabiter sur cette piste avec les piétions (qui restent bien sûr prioritaires), sachant qu'un il pourra facilement atteindre les 40 km/h sur cette piste grâce à la pente. Pas terrible pour les piétons.
Bref, pour toutes ces raisons, je préfère rester pépère sur la route avec mon véo (et je ne suis de loin pas le seul dans ce cas), quitte à énerver les chauffeurs des bus sierrois (qui sont coincés derrière moi et qui me font des signes pour me demander d'emprunter ces 230 mètre de piste cyclable).